L’Italie et ses très nombreux cépages
L’Italie possède un très grand nombre de cépages (par le terme de cépage on entend une variété de vigne) : 545 cépages pour le vin étaient enregistrés en 2019 en Italie. Dans le monde, il existe plus de 6 000 cépages.
Chaque cépage présente des caractéristiques différentes tant du point de vue de sa culture (résistance aux parasites ou au climat, type de sol ou exposition idéale) que du point de vue œnologique (taille des baies et des pépins, épaisseur de la peau, teneur en sucre et en acidité, tanins, …).
Une situation originale par rapport aux autres grands producteurs de vins
La plupart des grandes nations productrices de vin ont fait le choix d’avoir un vignoble avec peu de cépages, privilégiant des caractères homogènes et des volumes importants. L’Italie, en revanche, est allée dans la direction opposée.
Un tiers du vignoble français est occupé par trois variétés : Merlot, Ugni Blanc (pour le Cognac) et Grenache Noir. Les 10 variétés les plus plantées couvrent 70% du vignoble français, en Italie 38% seulement !
Selon les données de l’OIV – Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, le vignoble italien est une mosaïque alors qu’en France, en Espagne et dans tous les autres pays, il présente des images beaucoup plus homogènes.
L’Italie est le pays qui possède le plus de cépages indigènes au monde, 75% de son vignoble est composé de 80 cépages différents, bien plus que les 40 au Portugal et 30 en Roumanie, voire seulement 15 pour la France et l’Espagne.
En Italie les cépages les plus cultivées sont au nombre de 80 avec en tête le Sangiovese (8%) suivi par le Montepulciano, le Glera et le Pinot Grigio avec 4% chacun, puis le Merlot (3%).
En France, 14% des 785 000 hectares de vignes sont pour le Merlot, le Trebbiano (Ugni Blanc pour le Cognac) et la Grenache ont chacun 10%, le Syrah 8% et le Chardonnay 6%. En additionnant ces cinq variétés, on retrouve près de la moitié du vignoble français.
En Italie, existent plus de 520 dénominations entre DOP et IGP. Un record difficile à égaler.
Les évolutions du goût : entre homogénéité et diversité
Une grande variété de cépages rend en effet la réalité italienne unique au monde, mais elle rend en même temps beaucoup plus difficile la systématisation de l’offre régionale et nationale. Alors nous vous en avons réalisé une petite sélection pour vous.
L’encépagement mondial a été fortement modifié au cours des 15 dernières années en raison de l’arrachage de vignobles et de restructurations. En effet, certaines variétés à forte production ont prospéré. Les goûts des consommateurs sont mondialement de plus en plus uniformes. En plantant massivement du cabernet sauvignon, du merlot et du pinot noir pour répondre à une demande du marché, le monde viticole délaisse de nombreux cépages autochtones ou historiques plus adaptés à chaque terroir. Ces derniers tombent aux oubliettes et c’est la diversité du monde viticole qui en pâtit. Cette perte de diversité contribue à l’uniformisation du goût du vin. Or, à notre avis, ce qui fait du vin un produit différent, c’est que justement chaque bouteille doit être unique. Une surprise, imprévisible.
En Italie depuis une vingtaine d’années, la sensibilité envers les vignes indigènes s’est accrue. De nombreux vignerons ont commencé à récupérer et à replanter ces vignes qui semblaient avoir disparu. C’est aussi un signe de grand respect pour un territoire, étant donné le lien fort avec un cépage et le vin qui peut exprimer des caractéristiques vraiment uniques.
La tradition culinaire très forte et très locale est en Italie étroitement liée à celle du vin. Chaque province a ses propres plats typiques, avec des combinaisons traditionnelles de mets et de vins.
Les principaux cépages italiens
Pour les rouges : le Montepulciano, le Nebbiolo, le Sangiovese.
Pour les blancs : le Gléra, le Moscato blanc.
Et tant d’autres, un peu comme une énumération chantante
Nous avons sélectionné pour vous, en blanc, le Cococciola des Abruzzes, la Favorita du Piémont, le Greco de Campanie.
En Rosé, le Cerasuolo des Abruzzes.
Et en rouge, l’Aglianico de Campanie, le Dolcetto, le Nebbiolo, le Barbera du Piémont.
Mais la liste est bien plus longue !
Parmi les principaux cépages blancs locaux, on peut retenir : la Falanghina et le Fiano (Abruzzes, Pouilles et Campanie), la Passerina et le Pecorino (Marches et Abruzzes), le Verdicchio (toutes les Marches), la Garganega (Vénétie, Lombardie et Émilie-Romagne), le Vermentino (Sardaigne, Ligurie, Toscane), l’Ansonica (Sicile, Toscane, Latium), le Greco (Campanie, Latium, Molise), le Traminer (Trentin Haut Adige et Frioul Vénétie Julienne), le Tocai friulano (Frioul et Vénétie), le Grechetto (Ombrie et Marche), le Pigato (toute la Ligurie), le Moscato giallo (Trentin Haut-Adige, Vénétie, Lombardie), le Grillo (toute la Sicile) et l’Arneis (tout le Piémont).
Et pour les principaux cépages rouges: le Negroamaro (Pouilles), le Nebbiolo (Piémont, Lombardie et Val d’Aoste), le Ciliegiolo (Toscane, Abruzzes, Latium), le Primitivo (Pouilles et Basilicate), l’Aleatico (Toscane et Pouilles), la Bonarda (Émilie-Romagne, Lombardie et Piémont), le Lambrusco (Émilie-Romagne et Lombardie), le Dolcetto (Piémont et Ligurie), le Marzemino (Lombardie, Vénétie et Trentin Haut-Adige), le Cannonau (Sardaigne) et le Nero d’Avola et le Nerello (Sicile), la Coda di volpe en Campanie, l’Ortrugo et le Pignoletto en Émilie-Romagne, la Ribolla, le Refosco, la Vitovska, le Schioppettino et le Tazzelenghe en Frioul-Vénétie Julienne, le Rossese en Ligurie, le Lacrima et la Vernaccia dans les Marches, le Tintilia dans le Molise, le Brachetto, le Timorasso, l’Erbaluce et le Ruchè dans le Piémont.
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